La cigarette électronique peut elle être remboursée ?

Alors que le tabac est le fléau de la société, il est reconnu que l'e-cig est le moyen le plus efficace et le moins nocif pour mettre un terme à sa consommation de cigarettes traditionnelles. Elle permet en outre de réduire les maladies qui découlent desdites cigarettes. Pourtant, Agnès Buzyn, ancien médecin généraliste, n'a cessé de s'opposer à la vape lorsqu'elle était ministre de la Santé de 2017 à 2020. Cette opposition a pu nuire à la lutte anti-tabac, mais un changement est devenu possible après qu'Olivier Véran, un autre ancien médecin généraliste et lui-même vapoteur, est arrivé à la tête du ministère. Depuis, la position du gouvernement vis-à-vis de la vape progresse, si bien que, durant la crise du coronavirus, l'e-cigarette a été reconnue comme une nécessité publique.

Aujourd'hui, c'est François Braun qui occupe le poste de ministre de la Santé et il poursuit dans la même voie que son prédécesseur en se déclarant favorable à la cigarette électronique.

De son côté, l'Organisation Mondiale de la Santé rejette la vape, dénonçant l'e-cigarette comme nocive pour la santé. Quant aux pays européens, certains l'interdisent dans des lieux publics puisqu'ils jugent désastreux ses effets secondaires. Cependant, les études démontrent que les effets en question sont moins nocifs que ceux causés par la cigarette traditionnelle.

Si l'OMS se montre opposée à la cigarette électronique, les spécialistes de la santé développent un regard plus doux sur ce produit. Ils reconnaissent ses bienfaits sur le corps et sur la qualité de vie des fumeurs quotidiens, ces derniers bénéficiant d'un meilleur souffle et retrouvant le goût des aliments ainsi qu'une peau plus claire. D'ailleurs, l'e-cigarette serait plus efficace que le patch et des médecins traitants - de même que des sages-femmes - vont jusqu'à la recommander à des femmes enceintes qui doivent cesser de fumer. Pour preuve des bienfaits de l'e-cigarette, une étude britannique l'a caractérisée comme 95% moins nocive que la cigarette traditionnelle. Les effets indésirables issus de la vape se révèlent donc moins nombreux.

La Sécurité sociale est un service public destiné à protéger les individus d’éventuels risques sociaux. Elle couvre notamment une partie de nos dépenses de santé et peut proposer une aide financière au sevrage tabagique. Par exemple, depuis 2007, elle prend en charge une partie de nos frais annuels en substituts nicotiniques et peut rembourser jusqu’à 150 euros par an. C’est même l’ensemble des traitements médicamenteux de sevrage qui peuvent être remboursés à hauteur de 65% depuis 2018.

Cependant, aux yeux de la Sécurité sociale, la vape est assimilée aux produits du tabac et c'est la raison pour laquelle cet organisme refuse tout remboursement autour de la cigarette électronique. C'est alors qu'en mai 2023, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, annonce la possibilité d'une prise en charge par l'Assurance Maladie. Ce projet, selon ses dires, sera étudié dans le cadre du plan anti-tabac de 2023-2028.

En fait, le ministre voit dans la vape une solution fiable pour quiconque souhaite en finir avec la cigarette classique. Aussi, de la même manière que l'Etat rembourse les patchs et les gommes à la nicotine (à hauteur de 65%), il serait bon qu'il rembourse également les achats relatifs à la cigarette électronique. François Braun considère ainsi la cigarette électronique comme l'égale des autres substituts nicotiniques reconnus comme efficaces. Bien sûr, pour un remboursement, il faudra que l'usage de l'e-cigarette soit prescrit au moyen d'une ordonnance médicale. Il est alors question d'ouvrir la possibilité de prescription, et ce jusqu'aux pharmaciens.

Les mutuelles prennent en charge intégralement ou partiellement les dépenses de soins non couvertes par l’Assurance Maladie et nombre d'entre elles ont pris l’initiative de rembourser l'achat des produits propres à la vape, mais sous certaines conditions.

L'Assurance Maladie assure donc que certaines mutuelles acceptent le remboursement de la vape et même dans le cas où l'usage de la cigarette électronique n'est pas prescrit par un médecin traitant. Pour obtenir un remboursement, il suffit d'envoyer une facture de vos achats à l'adresse de votre mutuelle. Mais, avant tout, n'hésitez pas à contacter votre complémentaire santé afin de savoir si elle rembourse de tels produits et dans quelles limites.

Voici un tableau qui reprend les mutuelles qui prennent en charge facilement ces dépenses et le montant forfaitaire que vous pourriez obtenir. Simple à utiliser, par exemple, Groupama rembourse ses assurés à hauteur de 50€ par an pour leur achat de e-cig.

Si votre mutuelle n'est pas dedans... C'est peut-être plus compliqué, mais pas infaisable. La Maaf, par exemple rembourse ses assurés à partir du niveau 2 du contrat Vivazen mais il faut avoir une prescription médicale.