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Quand la vape se développe en prison

Quand la vape se développe en prison

En France, la consommation de tabac est autorisée dans les prisons. Il est important, aux yeux de l’Etat, que les détenus puissent obtenir leur dose de nicotine pour ne pas céder à des pulsions violentes. Le tabagisme de ces détenus atteint ainsi un niveau exorbitant. L’enfermement permanent, l’ampleur de la promiscuité, l’absence de plaisirs et l’âpreté de la vie carcérale les soumettent à un stress considérable qui les incite à fumer comme des pompiers. Ce stress est si énorme que 90% d’entre eux sont fumeurs et contribuent au tabagisme passif. Aussi, des initiatives ont été prises pour parer à ce phénomène. Elles consistent à favoriser l’emploi de la cigarette électronique à l’intérieur des maisons d’arrêt.

Dans l’Hexagone, le centre pénitentiaire et la maison d’arrêt de Caen ont été, en 2018, les premiers à bénéficier des initiatives en question. 1000 e-cigarettes ont été distribuées gratuitement dans le cadre d’une opération, laquelle opération a été conduite en collaboration avec l’association La Vape du Cœur et le CHU de la ville. Au bout du compte, 200 prisonniers se sont convertis à la cigarette électronique, certains allant jusqu’à diviser par 10 leur consommation de cigarettes classiques. L’Agence Régionale de Santé n’a d’ailleurs pas hésité à investir 55 000 euros pour financer les vapoteuses.

Toutefois, la prison étant un endroit de haute sécurité, il est impossible d’introduire n’importe quel modèle. Celui-ci ne doit être ni trop puissant, ni être compatible avec un téléphone portable.

Le vapotage est autorisé dans les cellules de certaines prisons en Grande-Bretagne

A l’étranger, la cigarette électronique est aussi favorisée dans les prisons. L’île de Man est le premier territoire britannique à avoir interdit le tabac dans ces établissements, imitée par l’île de Guernesey, puis par plusieurs pénitenciers en Angleterre et au Pays de Galles. Or les gardiens ont noté une recrudescence des actes violents. De plus, les détenus développaient des astuces peu recommandables pour fabriquer des cigarettes. Ce sont les raisons pour lesquelles des e-cigs sont désormais proposées et que le vapotage est autorisé en cellule. Aujourd’hui, 65 000 e-liquides et e-cigarettes sont vendus chaque semaine dans les établissements carcéraux en Grande-Bretagne. Et non seulement des détenus déclarent se sentir mieux, mais il s’est avéré que les produits relatifs à la vape coûtaient moins cher à l’administration carcérale que les substituts nicotiniques qu’elle avait l’habitude de mettre à disposition.

Cependant, les appareils proposés doivent aussi s’accorder à la vie en prison. C’est pourquoi il a été décidé de ne recourir qu’à des pods jetables, donc non rechargeables. Cette décision évite que les câbles et les chargeurs ne soient employés à des fins contraires au règlement.

Et autre preuve de cette adaptation de l’e-cig à la prison, des marques aux Etats-Unis ont créé des produits spécialement pour que les détenus n’en fassent pas mauvais usage. Par exemple, Crossbar a conçu une cigarette électronique en plastique souple pour qu’elle ne serve pas d’arme. Lock Up a donné naissance à une e-cigarette transparente pour empêcher la dissimulation de produits illicites en son sein. Voici des initiatives bien judicieuses.

Il est donc démontré que la vape a la capacité de faire bon ménage avec la prison. Peut-être les autorités françaises et étrangères accepteront qu’elle s’y développe davantage.