Ce n’est un secret pour personne, la consommation de tabac pèse sur le budget des fumeurs. Ceux-ci dépensent près de 2500 euros par an pour pouvoir satisfaire cette addiction. Et puisque les taxes sont élevées, une part importante de cette somme se dirige dans les caisses de l’Etat. Le chiffre qui suit en témoigne : 15,3 milliards d’euros ont été amassés par les finances publiques en 2020 grâce aux taxes relatives au tabac. Ce chiffre constitue un record auquel le confinement et la hausse du prix du paquet de cigarettes ont contribué.
Il est vrai que les taxes sur le tabac ne cessent d’augmenter, notamment depuis 2017 et l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Le seuil symbolique du paquet de cigarettes à 10 euros a du reste été franchi.
En fait, si nous tenons compte de la TVA et du droit de consommation sur les tabacs, 82% du coût du paquet de cigarettes tombent dans l’escarcelle de l’Etat, lequel ne laisse que les miettes au buraliste et au fabricant. Et ces 82% ne constituent qu’un minimum. L’Etat a en réalité besoin de cet argent pour financer le fonctionnement de plusieurs organismes tels que la Sécurité sociale, la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) ou la Cnaf.
Certes, il semble que l’Etat s’engraisse grâce au tabac. Il donne l’impression de profiter de l’addiction des fumeurs et de ce mal dont ils ne parviennent pas à se défaire. Or, contrairement aux apparences – et aux idées reçues -, la vente du tabac n’a rien de « bénéficiaire » pour les comptes publics. Si l’Etat peut remporter près de 15 milliards d’euros à l’aide du tabac, il en dépense davantage pour soigner les méfaits du tabagisme. Par exemple, en 2015, 26 milliards d’euros se sont vus investis dans les soins apportés aux malades du tabac. Un montant faramineux quand les rentrées issues des taxes n’ont atteint que 11 milliards d’euros. Aussi, ses taxations sur le coût du paquet de cigarettes sont insuffisantes pour générer une « rentabilité ». Le paquet de cigarettes devrait être vendu à 13 euros pour atteindre cet objectif, peut-être à 15 euros. Certains avancent même le prix de 45 euros.
C’est pourquoi, en continuant de fumer, on est perdant sur tous les tableaux : on met sa santé en péril, on est taxé de façon considérable et on coûte cher aux finances publiques. Il faut garder en tête que l’argent public, c’est celui de la collectivité, donc le nôtre.
