Face à la Covid-19, le monde s’interroge, se prépare et se confine. Les vapoteurs ne sont pas en reste. Chacun a vu son quotidien changé au point d’être entièrement bouleversé. Parce que cette pandémie mortelle restera dans l’histoire, les vapoteurs garderont longtemps en mémoire cette période. Mais pour l’heure, après une année à vivre au rythme des restrictions, des questionnements demeurent. La vape aide-t-elle à la transmission du virus ? C’est sur ce point qu’une étude très sérieuse a voulu apporter sa réponse.
Sommaire :
- Quand le monde scientifique s'intéresse à la cigarette électronique
- Riccardo Polosa, défenseur de la vape
- Un risque de contamination par la vape ? Non !
- Les conseils du professeur
Quand le monde scientifique s’intéresse à la cigarette électronique
Le monde scientifique n’a pas attendu l’arrivée du coronavirus pour s’intéresser à la vape. Bien au contraire, en 2015, le professeur italien Riccardo Polosa a publié une série d’articles dans la revue scientifique Biomed Central. Sa conclusion sur la nocivité de la vape n’a pas manqué de chambouler la vision politique de la cigarette électronique. Pour lui, elle est 96% moins nocive que la cigarette classique et pourrait avoir la capacité de réduire les risques encourus par les fumeurs. La parole du professeur est un grand pas en avant pour ce petit objet rempli d’électronique entré dans le quotidien de millions d’utilisateurs à travers le monde. Celle qui fut pendant de longues années entachée d’une mauvaise presse retrouve enfin ses lettres de noblesse.
Riccardo Polosa, défenseur de la vape
Après ses articles révolutionnaires pour l’époque, Riccardo Polosa n’a pas l’intention de s’arrêter de si bon chemin. Il s’intéresse davantage à la cigarette électronique et poursuit ses études. Ce professeur italien a un curriculum vitae bien rempli. Directeur de l’Institut de médecine interne et d’immunologie clinique de l’Université de Catane en Italie, il prend ensuite en charge le Centre de recherche de cette prestigieuse université. Sa réputation lui a permis de traverser rapidement les frontières italiennes. Par la suite, il obtient le titre de professeur honoraire de médecine de l’Université de Southampton en Angleterre.
Fort de ses postes clés, il a pu venir à bout d’une nouvelle étude scientifique d’envergure sur l’e-cigarette. La question qu’il s’est posé est simple : quel rôle peut avoir la cigarette électronique dans la transmission de la Covid-19 ? Et la réponse a encore une fois étonné plus d’un sceptique sur la vape.
Un risque de contamination par la vape ? Non !
Riccardo Polosa vient de publier sa nouvelle étude sur l’ecig. Baptisée Aerial transmission of SARS-CoV-2 virus (and pathogens in general) through environmental e-cigarette aerosol, elle a pour objectif d’examiner la « plausibilité, l’étendue et les risques de la transmission aérienne du virus par le biais de l’aérosol d’une cigarette électronique ».
Pour ce faire, le professeur a étudié les gouttelettes projetées par la vapeur émise par une ecig. Sa conclusion est sans appel. Pour lui, vapoter « en faible quantité », c’est-à-dire un nuage de vapeur de 700 à 900 cm3 qui équivaut à une émission de 6 à 200 gouttelettes par bouffées, dans un espace clos tels qu’une maison ou un restaurant, augmente le risque de transmettre le virus de 1%. A l’inverse, vapoter « en haute quantité », entre 1000 et 3000 cm3 ou plus de 1000 gouttelettes par bouffée, augmente le risque de transmission de 5 à 17%.
Les conseils du professeur
De tels chiffres paraissent minimes. Et ils le sont. Ils le sont vraiment. Par comparaison, Riccardo Polosa continue son étude en montrant les effets produits par d’autres moyens. Ainsi, une personne exposée à des vocalisations, c’est-à-dire face à un simple individu qui lui parle sans masque devant la bouche, voit son risque de contamination augmenter de 40 à 90%. Nous le savons, nous ne pouvons nous empêcher de postillonner lorsque l’on parle. Ainsi, les autorités sanitaires ne cessent de conseiller, voire imposer, de porter un masque dans le quotidien de chacun. Enfin, un individu qui tousse sans porter de masque augmente de 200% les risques de contamination envers son entourage. Tousser peut nous faire projeter de véritables missiles de postillons qui peuvent être envoyés à une distance de 6 mètres.
Vapoter oblige forcément de retirer le masque pendant le temps de la bouffée et de l’inhalation. Pendant plusieurs secondes, les vapoteurs sont contraints d’affronter le monde microbien entaché par la présence potentielle de la Covid-19. Selon cette étude, la vapeur expirée ne peut atteindre plus de 2 mètres de distance avec une vape de haute intensité. Le professeur italien conseille donc de s’éloigner d’un vapoteur en action à une distance de minimum de 2 mètres pour être certain d’éviter une quelconque contamination, parce que le risque 0 n’existe pas.
En somme, le vapotage « ne fait qu’ajouter un minuscule risque de contagion supplémentaire aux risques déjà existants liés à la respiration au repos et à d’autres activités respiratoires ». Voilà une étude qui rassure et qui peut rassurer plus d’un vapoteur en proie au doute.
Vous souhaitez lire l’intégralité de cette étude (en anglais of course) ? Consultez le lien suivant :
https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.11.21.20235283v3.full-text#sec-34