Nous sommes en 2010. La France est envahie par un fléau mortel dont elle a du mal à se débarrasser : le tabac. Face à cet ennemi, la cigarette électronique fait son entrée dans l’Hexagone tel un guerrier libérateur. Offrir de la vapeur comme alternative au tabac dans un procédé électronique efficace est la proposition originale de l’e-cigarette. Très vite, elle séduit des milliers de fumeurs conscients qu’ils mettent leur vie en danger avec le tabac.
En dix ans de présence française, la cigarette électronique a connu bien des tumultes. Au cours du temps, elle a su convaincre toujours plus de fumeurs mais elle a dû mettre en place une réglementation européenne ainsi qu’à des scandales plus ou moins graves. Le dernier en date est sans nul doute l’épidémie mortelle américaine qui a accusé à tort la cigarette électronique. Mais en ce début d’année 2020, où en est l’opinion des Français sur la vape ? Le très sérieux blog Vap’You a réalisé un sondage détaillé qui nous offre une idée précise du présent et de l’avenir de la vape aux yeux des Français.
Au sommaire :
- Un sondage par un vapoteur pour les vapoteurs
- L'e-liquide face aux réglementations
- La publicité de la vape devrait-elle être autorisée ?
- Faut-il autoriser la vente de la cigarette électronique aux mineurs ?
- Les normes imposées aux e-liquides
- Les professionnels de la vape
- La vape face à l'actualité
Un sondage par un vapoteur pour les vapoteurs
Un vapoteur aux vapoteurs. Vap’You est un blog tenu par un vapoteur qui se tourne vers les vapoteurs français. Lorsque Sébastien Béziau publie son questionnaire à la fin de l’année 2019, il sait pertinemment qu’il sera avant tout traité par des vapoteurs. Son sondage est tourné entièrement vers les Français qui connaissent et pratiquent la vape. La raison est simple mais il est nécessaire d’expliquer ses choix.
L’année 2019 a été particulièrement difficile pour la cigarette électronique. Surnommée l’Annus horribilis de la vape, 2019 a été marquée par un scandale sanitaire exceptionnel dans son histoire. Outre-Atlantique, elle est accusée à tort au cours de l’été d’être à l’origine d’une épidémie de maladies pulmonaires mortelles. Finalement, il s’est avéré que l’utilisation de liquides frelatés au THC et contenant de l’huile de vitamine E a permis l’apparition de tels symptômes. Dans un tel contexte, Sébastien Béziau s’est intéressé aux points de vue des vapoteurs français. Les résultats de ce questionnaire ont permis d'éclaircir certains aspects. Il est question essentiellement de la législation de la vape.
L’e-liquide face aux réglementations
La première thématique abordée par ce questionnaire concerne les e-liquides. Ces liquides composés de propylène glycol et de glycérine végétale ont connu des changements au cours du temps. L’état actuel de la législation sur les e-liquides a de quoi diviser les vapoteurs. Mais en premier lieu, Vap’You a souhaité se tourner vers la limitation à 10ml de contenance des liquides nicotinés.
La limitation de 10ml pour les e-liquides nicotinés obsolète ?
En 2016, il met en place la TPD, ou Tobacco Products Directive dans sa version longue. Il s’agit en fait de la directive européenne sur les produits du tabac. Cette loi définit les limitations sur les produits du tabac en tenant compte des spécificités législatives des différents Etats membres de l’Union européenne. S’il existe des différences entre les différents pays, les bases de cette réglementation restent les mêmes.
En premier lieu, les liquides nicotinés doivent être insérés dans des fioles qui ne peuvent excéder 10ml de contenance. Avant 2016, il était possible de fabriquer ses propres e-liquides avec des bases de PG/VG nicotinées pouvant aller jusqu’à 20mg de nicotine. De plus, ces bases nicotinées pouvaient être vendues dans des fioles de un litre. Il suffisait donc de rajouter entre 10 et 20% d’arômes concentrés pour obtenir le e-liquide souhaité. Par ce procédé, le vapoteur était assuré d’obtenir beaucoup plus de e-liquide avec le dosage de nicotine nécessaire à sa consommation et pour un moindre coût.
Pour la majorité des vapoteurs votant au questionnaire de Vap’You, la suppression de cette limitation de 10ml de contenance pour les e-liquides nicotinés permettrait de diminuer le prix sans avoir recours au DIY. De plus, cette suppression permettrait de revenir à un DIY plus simple à fabriquer.
Officiellement, cette limitation à 10ml a été imposée pour des raisons de sécurité. Aucun détail supplémentaire n’a été mentionné. Le flou demeure. Pourtant, les vapoteurs sont majoritairement d’accords entre eux. Si la limitation a été instaurée pour dissuader les enfants de les utiliser, cette limitation n’est pas utile. De plus utiliser une fiole de 10ml plutôt qu’une fiole de 50ml ne rendrait pas le vapotage plus dangereux pour la santé ou encore pour l’environnement. Il faut aujourd’hui fabriquer beaucoup plus de fioles, ses effets sur l’environnement sont donc désastreux puisqu’il faut beaucoup plus de plastique.
Mais paradoxalement, lorsque l’on pose la question aux vapoteurs français si la limitation à 10ml des e-liquides nicotinés doit être supprimée, les avis sont partagés. Beaucoup sont sans avis et 35% ne sont pas favorables. Sur cette question, les avis sont partagés et laissent présager une limitation qui perdure dans le temps.
Il est également important de rappeler que les limitations ne concernent pas seulement les e-liquides mais parfois la cigarette électronique en elle-même. Elle est interdite dans certains lieux publics comme les écoles, les salles de concerts ou les transports en commun.
Une limitation du dosage de nicotine nécessaire ?
La TPD ne s’arrête pas là. Elle oblige aux fabricants de ne pas excéder un taux de nicotine de 20mg/ml dans chaque e-liquide. Pour la majorité des vapoteurs votants, supprimer cette limitation permettrait aux fumeurs d’arrêter plus facilement. De plus, elle permettrait de lutter plus aisément contre la perception négative de la nicotine. Enfin, ils pensent de façon majoritaire que supprimer cette limitation ne rendrait pas le vapotage plus dangereux puisque la nicotine est un produit naturel qui, puisqu’elle n’est pas cancérigène, n’est pas nuisible à la santé.
Néanmoins, il reste une question sur cette limitation qui divise les utilisateurs de cigarettes électroniques. Le coût du vapotage serait-il diminué en supprimant la limite de 20mg/ml ? La question demeure, et les avis se divisent.
Mais il en est une où les voix se conjuguent. Pour les vapoteurs français, il est certain qu’il est nécessaire de supprimer la réglementation à 20mg/ml. Cette limitation demeure inutile et les justifications sanitaires n’ont pas obtenu grâce à leurs yeux.
La publicité de la vape devrait-elle être autorisée ?
Depuis l’application de la TPD, il est une autre contrainte affligé à la vape. La cigarette électronique est considérée par le gouvernement comme un produit dérivé du tabac. En ce sens, on lui inflige la même restriction pour certains points qu’à la cigarette classique. Ainsi, il est strictement interdit de faire la publicité des produits de la vape sur un quelconque moyen de communication. Que ce soit la télévision, la radio, les réseaux sociaux ou les panneaux publicitaires, la cigarette électronique demeure bannie du visuel français. La justification du gouvernement ? Il est nécessaire de ne pas inciter la population à fumer, et donc à vapoter, surtout la jeunesse.
Mais quel est le regard des vapoteurs français sur la question ? Pour eux, il est évident que l'interdiction de la publicité de la vape nuit abondamment à sa mauvaise image dans l’opinion publique. Cette interdiction envoie un message implicite à la population : la cigarette électronique est nocive. Pourtant, nous le savons tous. La cigarette électronique est le moyen le plus efficace pour arrêter de fumer. Les vapoteurs reconnaissent d’ailleurs qu’autoriser la publicité de la vape permettrait d’augmenter le nombre de personnes qui arrêteraient de fumer.
Il paraît illogique que la publicité de l’alcool soit autorisée. Pourtant, ce produit addictif est responsable de plus de 50 000 morts par an en France. De plus, la publicité des substituts nicotiniques est également autorisée. Ils restent pourtant les produits les moins efficaces pour mettre fin à sa consommation de tabac.
La réponse à la question est donc sans appel. La vape ne devrait pas voir sa publicité interdite. Mais les vapoteurs s’accordent à dire que cette publicité devrait être encadrée. Les effets de la vape sont totalement assumés au Royaume-Uni. Le royaume d’Elizabeth II est aussi celui de la vape et il n’hésite pas à le promouvoir sur tous les moyens publicitaires possibles. Jamais en Angleterre le nombre de fumeurs n’avait été aussi bas depuis cette politique de promotion de la vape.
Faut-il autoriser la vente de la cigarette électronique aux mineurs ?
La cigarette électronique est interdite aux mineurs de moins de 18 ans. Pourtant, fumer pour la jeunesse est une chose commune. La cigarette classique est la plus grande tueuse de notre siècle. L’heure est donc venue d’intervenir pour diminuer rapidement le nombre de jeunes fumeurs. Mais le gouvernement s’oppose à sa commercialisation pour les jeunes de moins de 18 ans. L’avis des vapoteurs français sur la question est définitif : cette interdiction devrait être limitée aux jeunes de plus de 16 ans seulement pour offrir à ces nombreux jeunes une porte de sortie dans leur dépendance au tabac précoce. Pour les vapoteurs votants, il est certain qu’il vaut mieux commencer par vapoter plutôt que par fumer. Cela permettrait de ne pas les inciter à commencer à fumer. Mais il est certain qu'il est toujours mieux de ne pas fumer ni vapoter.
Les normes imposées aux e-liquides
Les vapoteurs français ont tendance à demander toujours plus de transparence pour crédibiliser la vape et montrer clairement le caractère inoffensif de la cigarette électronique. Pour ce faire, les différentes normes proposées en France sont souhaitées. D’abord, l’AFNOR est de plus en plus demandé. Cette certification permet d’indiquer visiblement que l’e-liquide respecte les normes françaises. De plus, l’ANSES est souhaitée. Le dépôt à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail devrait être imposé à tous les fabricants d’e-liquides pour eux, mais pas seulement. L a réglementation des e-liquides devrait connaître une révision pour être davantage lisible par les vapoteurs. Toutes ces initiatives peuvent être vues comme des contraintes par les fabricants mais elles sont nécessaires pour offrir à la vape une image plus positive aux yeux des Français.
Les professionnels de la vape
Aujourd’hui, le nombre de spécialistes de la vape est grand. La grande majorité des enseignes spécialisées proposent des formations à leurs équipes tel que Vapostore. Ce grand pas en avant est considérable depuis que la cigarette électronique s’est implantée en France. Ces formations permettent à un passionné d’être capable de conseiller efficacement les vapoteurs en demande d’informations.
Néanmoins, ces spécialistes de la vape affrontent d’autres acteurs. Les tabacs français sont nombreux à vendre la tueuse et son remède. En d’autres termes, ils vendent aux côtés de la cigarette des e-liquides mais aussi certaines cigarettes électroniques. Mais comment peut-on obtenir des informations auprès d’un buraliste qui vend aussi bien des bonbons, des tickets à gratter et des journaux ? Le constat des vapoteurs français est évident, la vente de produits de la vape aux buralistes doit être interdite de toute urgence par le gouvernement.
La vape face à l’actualité
Face aux restrictions de plus en plus dures des Américains sur la vape qui suppriment de plus en plus les arômes des e-liquides pour ne sauvegarder que les e-liquides classics, que doit faire le gouvernement français ? Les arômes ont une importance capitale dans la réussite de ce procédé. Et pour cause, grâce à eux, un vapoteur ne se lasse jamais de son e-cigarette et peut continuellement diminuer sa consommation de tabac jusqu’à l’abandonner définitivement. En somme, en aucun cas l’unique arôme d’un e-liquide ne devrait être le classic. Quant à la justification américaine qui veut que les arômes incitent la jeunesse à vapoter, les dernières études ont démontré que ces dires ne sont pas réels en France.
Face à ce scandale américain, la vape a subi un sérieux coup de machette. L’heure est donc à rehausser son image auprès du grand public. Pour ce faire, Vap’You a une solution que nous soutenons : que le gouvernement demande un nouveau rapport sur la vapotage en auditionnant toutes les parties prenantes. Avec l’aval de l’Etat, la cigarette électronique obtiendra la reconnaissance dont elle a besoin.
La cigarette électronique reste encore dans le cœur des Français. Ces derniers souhaitent encore aujourd’hui développer davantage cet univers pour le mettre à contribution du plus grand nombre. Ce monde en constante évolution n’a de cesse de montrer son efficacité et son désir de prospérer. La vape a encore un grand avenir en France qu’elle désire façonner à son image, comme un objet moderne qui veut du bien.
Nous tenions à remercier très chaleureusement le blog Vap’You pour son initiative et les résultats détaillés de son sondage qu’il nous a offert et nous a permis de comprendre de façon efficace le point de vue des vapoteurs français sur la vape.